Bonbon时事悦读|现代艺术:阿莫科·博阿福,以肤色为傲

Art contemporain : Amoako Boafo, la fierté dans la peau

现代艺术:阿莫科·博阿福,以肤色为傲

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Le peintre ghanéen, devenu en un rien de temps(一瞬间) le deuxième artiste africain le plus coté, veut rendre aux Noirs leur dignité et « décoder les nuances de la couleur ».

这位瞬间成为非洲第二最受欢迎的艺术家的加纳画家,希望重拾黑人的尊严并“解读肤色的细微差别”

Une œuvre d’Amoako Boafo exposée chez Sotheby’s, à Londres, le 2 octobre 2020. TOLGA AKMEN / AFP

Amoako Boafo a longtemps été sous les radars du monde de l’art. Difficile pourtant aujourd’hui d’ignorer le Ghanéen de 36 ans, dont les portraits autour de l’identité noire ont inspiré cette année la collection masculine de Dior. Avec l’enchère(出高价) de plus de 1 million de dollars décrochée en décembre chez Christie’s, Amoako Boafo est désormais le deuxième Africain le plus coté, talonnant de près son aîné et compatriote El Anatsui.

C’est par une moite soirée de décembre 2019, en Floride, qu’a démarré sa fulgurante ascension. Le jeune peintre jouit alors d’un « solo show » sur la foire Art Basel Miami Beach, grand-messe planétaire qui attire le gratin des amateurs d’art. Il expose en même temps au centre d’art de Don et Mera Rubell, des collectionneurs américains dont le flair(嗅觉,洞察力) est toujours salué par le marché. C’est chez eux que Kim Jones voit pour la première fois son travail. Le directeur artistique de Dior Homme tombe littéralement en arrêt. Il a grandi en Afrique, dont il n’a oublié ni les sons ni les couleurs. Et sans doute est-il convaincu que la mode, capteur de la société, doit absorber la diversité du monde. Aussi sa collaboration avec Boafo sonne-t-elle d’emblée(一上来就,一下子就) « comme une évidence ».

Cynthia, 2019, oil on canvas, 82 × 66 inches. Courtesy of the artist and Mariane Ibrahim Gallery, Chicago.

« Une évidence », c’est précisément ce qu’avait ressenti Mariane Ibrahim en découvrant en 2018 les tableaux de l’artiste sur Instagram. Sans hésiter, elle lui achète une œuvre et lui propose de le représenter. « Son travail n’a pas été immédiatement accepté, car il cassait les codes visuels des artistes afro-américains », se souvient la galeriste, désormais installée à Chicago. Un an plus tard, toutefois, les tableaux qu’elle propose autour de 50 000 dollars sur Art Basel Miami Beach partent comme des petits pains.

« Mon art est ma seule arme » »

Son nom est alors sur toutes les lèvres. En février 2020, une de ses toiles, achetée six mois plus tôt, s’adjuge aux enchères au pour 880 971 dollars, treize fois son estimation. Une consécration à double tranchant puisque à peine repéré, Amoako Boafo tombe dans les rets des spéculateurs. Le jeune homme ne décolère pas. « Les artistes sont fragiles, beaucoup auraient perdu l’essence de leur création artistique avec de telles manipulations », soupire-t-il, plus résolu que jamais à prouver aux yeux du monde qu’il n’est pas qu’une comète du marché. « Mon art est ma seule arme », dit-il.

Gregory Robert, 2019, oil on canvas, 77 × 64.5 inches. Courtesy of the artist and Roberts Projects, Los Angeles.

Amoako Boafo n’a pas oublié d’où il vient ni le chemin tortueux qui fut le sien. « Artiste, ce n’était pas un métier acceptable au Ghana », nous confie-t-il. Le jeune homme tire le diable par la queue, vend des dessins pour une bouchée de pain. Jusqu’à ce qu’un bienfaiteur finance son inscription dans une école d’art, d’abord à Accra, puis en 2013 à Vienne, où il a depuis élu domicile. Dans cette ville corsetée, son art change du tout au tout.

Amoako Boafo refuse de se soumettre « aux conventions séculaires de l’art occidental ». L’histoire de l’art, en effet, a été écrite par les Blancs, condamnant les personnes de couleur aux seconds rôles d’esclave exotique, de page maure ou de servante mulâtresse. Lui veut rendre aux Noirs leur dignité, traduire leur fierté sans négliger leurs failles. Un programme éminemment politique, que d’autres artistes ont embrassé avant lui, à l’instar de l’Américain Kehinde Wiley ou de la Britannique d’origine ghanéenne Lynette Yiadom-Boakye.

Comme eux, Amoako Boafo s’empare des techniques des grands maîtres occidentaux – la ligne sinueuse de l’Autrichien Egon Schiele dans son cas – pour révolutionner le portrait et, selon ses mots, « décoder les nuances de la couleur de la peau ».

Une résidence d’artistes à Accra

Sa technique est singulière. S’il utilise les pinceaux pour brosser les fonds et les vêtements, il peint les visages au doigt, dans des nuances de brun, ocre, bleu céruléen, vert mousse et jaune safran. « Cela me permet d’obtenir une intensité et une énergie que je n’aurais pas avec une brosse », explique-t-il avant d’ajouter, goguenard : « C’est ironique, non ? On vous apprend à utiliser des pinceaux et à la place, je reviens aux racines de la peinture telle que la pratiquaient les premiers humains. » Ses modèles, il les déniche dans sa famille et parmi les designers émergents, créatifs, musiciens et commissaires d’exposition qui l’entourent.

Tonica Hunter, 2017, oil on canvas, 31.5 × 35.5 inches. Courtesy of the artist and Roberts Projects, Los Angeles.

Sa notoriété (名望,家喻户晓), Amoako Boafo la doit d’abord à Kehinde Wiley, le premier à le repérer sur Instagram, en 2018. L’Américain, qui vient de réaliser le portrait du président Barak Obama, lui achète une œuvre et conseille à ses quatre galeristes de suivre de près le jeune prodige. Le marchand Bennett Roberts obtempère et, séduit à son tour, l’expose à Los Angeles. Succès immédiat : ses tableaux partent comme des petits pains, autour de 10 000 dollars.

C’est qu’Amoako Boafo tombe à pic. Depuis l’émergence du mouvement « Black Lives Matter », les peintres d’ascendance africaine ont la cote. Au point qu’en septembre 2020, en pleine pandémie, son exposition chez Mariane Ibrahim fait un tabac. Le Lacma de Los Angeles et le Guggenheim de New York achètent ses tableaux, dont les prix s’échelonnent alors entre 160 000 et 185 000 dollars.

Aujourd’hui, Amoako Boafo souhaite que sa soudaine renommée profite à ses pairs africains. En 2021, il ouvrira à Accra une résidence d’artistes dessinée par l’architecte star ghanéen David Adjaye. Ce lieu, il le conçoit comme un contre-pied au marché, « qui n’est que bruit », un havre « où les artistes pourront travailler avec des gens qui leur ressemblent ». Et d’ajouter : « Je veux que la jeune génération ait d’autres choix que de quitter le continent pour avoir des opportunités professionnelles, qu’elle comprenne qu’il ne faut pas perdre confiance et rester toujours concentré sur son métier. » Loin d’un simple météore, Amoako Boafo parle déjà comme un vieux sage.

Tassel Earrings, 2019, oil on canvas, 87.75 × 65.25 inches. Courtesy of the artist and Roberts Projects, Los Angeles.

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Source:

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/12/24/art-contemporain-amoako-boafo-la-fierte-dans-la-peau_6064450_3212.html

图片来源:网络

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