法语悦读课程 | 当文凭不够用了的时候,“软技能”变得至关重要

Quand le diplôme ne suffit plus, l’importance des « soft skills »

当文凭不够用了的时候,“软技能”变得至关重要

(本期老师:星星)

本科上海外国语大学法语系,巴黎索邦大学语言学和应用法语双硕士,留居法国的法语与对外汉语培训师。学习和教授外语之余也从事戏剧表演。喜欢亲眼去看世界,也喜欢用相机记录日常。喜欢看展,也喜欢玩游戏,总之是一个像大家一样热爱生活的法语人~

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I.背景导读

Communication, autonomie, créativité, capacité à travailler en équipe… Ces compétences sont devenues capitales pour les recruteurs de jeunes diplômés de masters. En particulier en cette période de crise économique.

沟通能力、自主能力、创造性、团队协作能力……这些能力在招收年轻硕士毕业生的用人单位眼里变得至关重要,尤其是在当前的经济危机背景之下。

II. 阅前思考

1.既然这篇文章讲的是les soft skills 软实力、软技能的重要性,那么在你看来,软技能比专业技能相比,哪个更重要?为什么?请用法语进行论述。

2.你认为,对于正在求职和初入社会的年轻人来说,都有哪些重要的软技能呢?它们用法语应该怎么表达?

© Paris 8

词汇及表达

autonomie [n.f.] 独立自主

capital [adj.] = primordial = essentiel  至关重要的

背景知识

Soft skills,来自于英文,与一个人的情商、个性、社交礼仪、沟通、语言、个人习惯、与人为善和乐观等人际关系方面的特质相关。

III.外教原文朗读

Quand le diplôme ne suffit plus, l’importance des « soft skills »

Autonomie, créativité, capacité à travailler en équipe… autant de compétences devenues capitales pour les recruteurs de jeunes diplômés de masters.

Monter un projet associatif, le présenter, trouver des financements, travailler en équipe… Depuis quelques semaines, Belmine Houngnon découvre un nouvel univers. Cette timide étudiante en master de sciences de l’éducation à l’université Paris-VIII, à Saint-Denis, développe, avec deux camarades, un service de réparation et d’autoformation informatique pour les étudiants de son université. Gratuit, il sera financé par des partenaires et devrait être lancé à la rentrée.

Ce projet, Belmine Houngnon le crée dans le cadre de Coop en 8, une jeune coopérative gérée par des étudiants et encadrée par deux salariées de son université. A la manière des « juniors entreprises », qui prospèrent dans les écoles de commerce et d’ingénieurs, Coop en 8 lance des initiatives ou réalise des missions pour le compte d’institutions dans le secteur de l’économie sociale et solidaire. Les étudiants y consacrent trois jours par semaine, et valident le tout comme un stage.

« Davantage confiance en moi »

Et l’expérience le vaut bien. Communication, autonomie, gestion de projets, prise de parole en public, gestion des conflits… Belmine explique qu’elle apprend « plein de choses » grâce à la coopérative, hébergée dans les locaux du service d’insertion professionnelle de Paris-VIII. « Les étudiants sont aussi incités à s’autoformer entre eux. Cet aspect est très nouveau et utile pour les élèves », affirme la docteure en sciences politiques Elodie Ros, qui a consacré un article de recherche à cette coopérative étudiante. Belmine, qui travaille en plus de ses études dans la restauration rapide, ajoute : « J’ai davantage confiance en moi, mais j’ai aussi gagné confiance dans la possibilité de travailler en groupe. »

Autant de « soft skills » que cette étudiante béninoise pourra faire figurer sur un CV, et qui sont très appréciées des recruteurs. C’est ce que démontre une étude du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq), parue début juin, qui porte sur le rôle de ces compétences transversales (l’autonomie, l’estime de soi, la prise de risque, la communication…) dans les trajectoires des jeunes.

Dans le cadre d’un test, 105 recruteurs ont été invités à noter des CV entre 0 et 100 de jeunes diplômés, profils bac + 5. Résultat : lorsque la capacité à travailler en équipe est mise en avant dans le CV, les recruteurs accordent en moyenne onze points supplémentaires au jeune, quel que soit le parcours. Il s’agit de la variable ayant le plus de poids, qui pèse plus lourd que le type de diplôme obtenu (master universitaire ou de grande école).

L’engagement dans une association étudiante, qui suppose le développement de compétences telles que le dynamisme ou la capacité d’organisation, envoie également un signal positif aux recruteurs : ceux-ci accordent en moyenne quatre points supplémentaires aux CV qui le mentionnent.

Le poids des représentations

« Au-delà de savoir si la compétence est réellement acquise ou non, c’est bien le poids des représentations des recruteurs qui est mis en exergue », affirme Julien Berthaud, chargé d’études à l’université de Bourgogne, auteur de l’étude du Céreq. « Les compétences transversales envoient des signaux supplémentaires, car les diplômes seuls ne permettent pas toujours de départager les candidats. Aussi, cette recherche de diplômés autonomes et adaptables reflète l’évolution du contexte économique et des besoins », complète-t-il.

Si ces perceptions sont en partie subjectives, ces « soft skills » semblent avoir un effet réel sur l’insertion. En complément de ce « testing » auprès de recruteurs, 850 diplômés de master ont été interrogés un an après leur diplôme. Résultat : ceux qui déclarent avoir développé, durant leur formation, leur capacité à travailler en équipe et leur autonomie sont, dans les faits, mieux insérés professionnellement que les autres. Autre élément intéressant : cinq ans après leur entrée dans le monde du travail, à diplôme égal et à secteur égal, les jeunes qui se déclarent les plus compétents sur certains « soft skills » (en l’espèce : estime de soi, prise de risque, communication, persévérance) sont aussi ceux qui sont les mieux payés.

Permettre aux étudiants de développer et de revendiquer ces « soft skills » est un enjeu majeur pour une université comme Paris-VIII. Cet établissement à dominante en lettres et sciences humaines, implanté sur l’un des territoires les plus pauvres de France, accueille de nombreux étudiants défavorisés socialement (45 % sont boursiers, alors que la moyenne nationale est de 39 %), ainsi qu’une part conséquente d’élèves étrangers (44 % des étudiants en master, contre 17 % au niveau national).

Beaucoup éprouvent des difficultés pour décrocher des stages et des emplois. En particulier en cette année de crise sanitaire. Selon la dernière enquête de l’APEC publiée en mai, le taux d’emploi parmi les jeunes diplômés de master a chuté de 16 points en une année, et s’établit à 69 % un an après leur diplôme. Les postes obtenus sont aussi plus précaires : parmi ceux qui sont en emploi, seulement 59 % étaient en CDI au moment de l’enquête, soit 10 points de moins que l’année précédente.

« Verticalité des rapports de pouvoir »

« A Paris-VIII, nous avons des jeunes qui ont tous de multiples expériences du monde du travail, mais souvent uniquement sous forme de petits jobs peu valorisés socialement. Ils sont habitués à la verticalité des rapports de pouvoir, ils ont été peu encouragés à avoir de l’autonomie », observe Elodie Ros. Des travaux de la sociologue Vanessa Pinto (A l’école du salariat, PUF, 2014) ont montré que chez les étudiants de milieu modeste, exercer un job alimentaire pendant les études créait une forme d’acculturation à des postes de subordination, et tendait à conduire ces jeunes vers des postes de subalternes au moment de l’insertion professionnelle.

Au-delà des « soft skills », les étudiants de Paris-VIII qui s’investissent dans la coopérative, et qui sont en majorité issus de filières littéraires, le reconnaissent tous : cette activité leur donne une meilleure idée du monde professionnel. Elle leur permet aussi de faire émerger de nouvelles envies. L’étude menée par Elodie Ros sur la promotion 2019 de la coopérative montre que beaucoup ont décidé de se réorienter à la suite de cette expérience. En outre, 75 % des participants souhaitent, à l’avenir, créer leur projet entrepreneurial – une envie qui n’existait pas chez eux auparavant. C’est le cas de Mahrez Touloum, en master de lettres, qui réalise en ce moment une mission sur les espaces numériques de sociabilisation des étudiants, pour le compte de Paris-VIII. Pour la suite, il a déjà un projet d’association, dans le domaine de l’édition.

(Extrait 1106 mots)

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