Bonbon时事悦读|“巴黎黑帮“:光头党与黑龙党登上BrutX
« Gang de Paris » : skinheads et Black Dragons face à face sur BrutX
“巴黎黑帮“:光头党与黑龙党登上BrutX
(建议阅读时间:2 分钟 难度参考:C1,朗读:Valérie)
Anaïs,坐标尼斯,法国尼斯大学在读,最喜欢的一句法语:Il n'ya qu'un héroïsme au monde : c'est de voir le monde tel qu'il est et de l'aimer.
La plate-forme explore, avec deux documentaires réalisés par Nicolas Dumond et produits par Mathias Hillion, les violences des marges politiques dans les années 1980.
这两部由尼古拉斯·杜蒙德导演、马蒂亚斯·希利恩制作的纪录片讲述了上个世纪80年代基于政治利益的暴力事件。
Serge Ayoub (à droite au premier plan) et ses militants prennent la pose dans les années 1980 / Image tirée du documentaire de Nicolas Dumond BRUTX
C’est l’histoire d’une « guerre » méconnue(不为人所知的), aux pans encore largement inexplorés. Alors que s’est ouvert, mardi 25 mai, devant les assises de l’Essonne, le procès en appel de deux anciens skinheads d’extrême droite, condamnés en première instance à onze et sept ans de prison pour la mort de Clément Méric – jeune militant antifasciste tué en 2013 lors d’une rixe(当众打架,吵架) impliquant des néonazis –, deux documentaires racontent les violences des marges politiques dans les années 1980.
Skinhead et Black Dragon – tous deux réalisés par Nicolas Dumond et produits par Mathias Hillion, et fédérés sous l’appellation(以……为名,被誉为) « Gang de Paris » sur le site de vidéos à la demande BrutX – sont tellement complémentaires qu’ils pourraient n’en former qu’un seul. Ils explorent, en plusieurs épisodes d’une quinzaine de minutes, la vie parallèle qui existait alors dans la capitale et sa périphérie.
Des affrontements entre bandes qui opposaient (schématiquement) des néonazis et leurs adversaires, qu’ils soient antifascistes ou antiracistes. Chacun devait sortir avec son uniforme, ses couleurs, un peu comme dans le film Les Guerriers de la nuit (1979), de Walter Hill.
Camps irréconciliables(不可调和的,势不两立的)
Skinhead revient sur l’histoire la plus connue, celle d’un mouvement qui, au départ, était non seulement apolitique mais même antiraciste. Ce courant subculturel britannique, apparu à la fin des années 1960, mélange ainsi plusieurs origines, notamment jamaïcaines. Leur musique est aussi mélangée (ska, rocksteady, early reggae). Crânes rasés – pour marquer leur différence avec les hippies, leur appartenance à la classe ouvrière, mais aussi pour éviter que la police montée ne les attrape par les cheveux –, les skins originels ne sont pas du tout d’extrême droite. C’est à la fin des années 1970 qu’une scission(分裂,分化) s’opère avec une branche qui va frayer avec le National Front, le Front national britannique. Dès lors, la mouvance(势力范围) est divisée en plusieurs camps irréconciliables : les apolitiques, les néonazis et les antifascistes.
Le film de Nicolas Dumond remonte aux racines, mais s’attarde en grande partie sur la branche néonazie qui semait la terreur dans les rues parisiennes d’une France mitterrandienne frappée par la crise économique et la montée du Front national (ancêtre du Rassemblement national de Marine Le Pen). Au cœur de ce milieu radical trône le leader, Serge Ayoub. Charismatique, cultivé, nullement repenti et ne voulant en aucun cas revenir sur ces années violentes, M. Ayoub se plaît à conter ses anecdotes qui semblent, dans sa bouche, être des faits de guerre. Même si, en réalité, ce ne furent que des bagarres de rue, cette image d’« ancien combattant ne regrettant rien » lui a servi, plusieurs années après, à fonder Troisième Voie et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires, groupuscules dissous en 2013, à la suite de la mort de Clément Méric.
Face à Serge Ayoub, le documentaire met en avant une autre figure du milieu, qui a eu, lui, une trajectoire totalement opposée. Il s’agit de William Deligny, dit « Ptit Willy », devenu moine hindouiste en 1992 et se repentant de sa violence passée. Il résume : « J’étais perdu dans ma haine. » Son portrait contraste avec celui d’Ayoub et sert à l’équilibre du récit de Skinhead, qui réussit à éviter tout manichéisme.
« Une machine à tuer »
L’autre documentaire, Black Dragon, met la lumière sur l’une de ces bandes de « chasseurs de skins » qui voulaient répondre avec des coups de poing aux agressions des skinheads d’extrême droite. En 2008, Marc-Aurèle Vecchione avait déjà réalisé Antifa, chasseurs de skins, qui se concentrait sur les antifascistes, notamment les Red Warriors. Beaucoup moins connue, la trajectoire des Black Dragons n’en est que plus fascinante.
Cette bande née à Nanterre (Hauts-de-Seine), dont la base était La Défense, se structure comme les mouvements noirs des Etats-Unis. Ces activistes disaient s’inspirer du Black Panther Party américain (organisation révolutionnaire aspirant au renversement du système capitaliste et à l’émancipation des « sous-prolétaires » afro-américains). Au départ, aucun Blanc n’y était admis. Puis le recrutement s’est peu à peu ouvert à toutes les origines.
Les Black Dragons sont créés, au début des années 1980, par un immigré haïtien. Personnage mystérieux, on ne connaît que son surnom, « Yves Le Vent », pour sa capacité à disparaître avant de revenir, comme un fantôme. « C’était une machine à tuer au service du bien », selon le photographe Yan Morvan, qui a réalisé, de haute lutte, quelques clichés de lui. Le beau-père d’Yves Le Vent avait créé un groupe éponyme à Miami. Son beau-fils avait repris le nom. Imprégnés de culture kung-fu, les membres devaient maîtriser au moins un art martial. Les Black Dragons « patrouillent » dans la ville pour expulser les nostalgiques de Hitler. Le principe est clair : il ne faut pas voler, pas violer, pas boire, pas fumer, pour être toujours prêts au combat. Les Black Dragons créent même les « frégates », une sorte de « forces spéciales armées » censées intervenir en cas de problème grave.
Mais, peu à peu, l’esprit premier s’effrite. Yves Le Vent va en prison, laissant son groupe orphelin. Les Black Dragons abandonnent la politique pour devenir une bande classique, qui passe son temps à affronter les gangs rivaux.
Avec ces deux passionnants documentaires, BrutX s’impose comme une plate-forme de référence pour les documentaires sur les marges politiques, sujet largement sous-exploré par la télévision française.
mots et expressions
scission n.f
分裂,分化
irréconciliable adj.
不可调和的,势不两立的
méconnu adj.
不为人所知的
sous l'appellation
以……为名,被誉为
mouvance n.f
势力范围
Source:
https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/05/28/une-policiere-municipale-agressee-au-couteau-pres-de-nantes_6081875_3224.html