法语悦读课程 | 汽油、电力、药物、纸张短缺……黎巴嫩处于瘫痪边缘
Pénurie d’essence, d’électricité, de médicaments, de papier… Le Liban au bord de la paralysie
汽油、电力、药物、纸张短缺……黎巴嫩处于瘫痪边缘
本期老师:星星老师
本科上海外国语大学法语系,巴黎索邦大学语言学和应用法语双硕士,留居法国的法语与对外汉语培训师。学习和教授外语之余也从事戏剧表演。喜欢亲眼去看世界,也喜欢用相机记录日常。喜欢看展,也喜欢玩游戏,总之是一个像大家一样热爱生活的法语人~
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I.背景导读
La gigantesque panne d’essence à laquelle est confronté le pays est l’une des multiples sous-crises générées par la faillite de l’Etat, qui a fait défaut sur sa dette souveraine en mars 2020, sur fond de cataclysme économique.
2020年三月,经济危机背景下的黎巴嫩宣布无力偿还其公债,意味着这个国家从此破产。而该国如今面临的巨大的石油短缺,是其破产导致的众多次级危机之一。
II. 阅前思考
1.你了解黎巴嫩吗?请同学们根据现阶段对其了解,结合recherche,用法语简单介绍一下这个国家。
2.前面我们提到了2020年八月份的贝鲁特港口大爆炸事件,你对此了解有多少?请结合recherche,用法语简单介绍一下此次事件。
© IBRAHIM CHALHOUB / AFP
词汇及表达
pénurie [n.f.](必需品的)短缺 : manque d’une chose nécessaire
例如:En se mettant en grève dans tout le pays, les pompistes ont rapidement provoqué une pénurie de carburant assez sérieuse. 由于全国性的加油站罢工,(汽车没办法加油)很快就出现了碳氢燃料的严重紧缺。
(être) au bord de
1.在岸边,在海边
例如:au bord de la mer 在海边 ; se promener au bord de la Seine 在塞纳河畔漫步
2.即将,频临 : sur le point de
例如:au bord des larmes (请学员翻译练习)
例如:À cause de ses insomnies, elle est au bord de la crise. 由于失眠,她快要崩溃了。
paralysie [n.f.] 瘫痪;停滞
例如:être frappé/atteint de paralysie 瘫痪了 ; la paralysie infantile小儿麻痹症 ; une paralysie des transports交通瘫痪 ;
例如:la paralysie de l’économie (请学员翻译练习)
faire défaut [loc.verb.] 缺乏 : manquer
faire défaut sur sa dette souveraine (国家)无力偿还公债 : (un pays) ne parvient plus à rembourser ses échéances d’emprunts. [见下方背景知识 « le défaut souveraine »]
sur fond de 在……的背景下
[英语中对应表达为in a context of, against the background/backdrop of等。]
例如:Deux hommes abattus en l’espace de 24H à Marseille sur fond de trafic de stupéfiants. 在马赛,两名男子由于贩卖毒品,于24小时内先后被杀害。(trafic de stupéfiants毒品贩卖)
cataclysme [n.m.] 灾难 = catastrophe [n.f.]
III.外教原文朗读
Pénurie d’essence, d’électricité, de médicaments, de papier… Le Liban au bord de la paralysie
La gigantesque panne d’essence à laquelle est confronté le pays est l’une des multiples sous-crises générées par la faillite de l’Etat, qui a fait défaut sur sa dette souveraine en mars 2020, sur fond de cataclysme économique.
Le trafic à Beyrouth n’a jamais été aussi fluide, mais ce n’est pas une bonne nouvelle. Le Liban fait face depuis deux mois à la plus sévère pénurie de carburant de son histoire. Les seules rues à être encore embouteillées sont celles qui mènent à une station d’essence ouverte. Les automobilistes doivent passer des heures, pare-chocs contre pare-chocs, en pleine fournaise estivale, pour remplir leur réservoir de quelques gouttes de sans-plomb.
« Je me suis levée à 5 h 30 dans l’espoir d’être parmi les premiers servis, raconte Salam Nasreddine, une professeure d’université. J’ai fait une heure et demie de queue et puis soudain, on nous a annoncé que les cuves étaient vides. Ce pays est une catastrophe ! »
Courant coupé la nuit
L’approvisionnement en fuel, qui fait tourner les centrales électriques et leur supplétif, les générateurs de quartier, est lui aussi rationné. A Beyrouth, le courant est coupé toute la nuit, plongeant la capitale dans une obscurité presque totale, ainsi que trois ou quatre heures dans l’après-midi. Même le papier commence à manquer dans les administrations publiques.
A cause de cela, le département des douanes de l’aéroport et le service des passeports de la Sécurité générale ont été obligés de suspendre leurs activités pendant plusieurs heures la semaine dernière. A l’Université libanaise, la seule publique du pays, « Pour économiser le papier, on a rédigé les tests de fin d’année avec une police plus petite que d’habitude », confie Salam Nasreddine, qui enseigne la biologie dans cet établissement.
Avec un gouvernement démissionnaire depuis l’explosion du port de Beyrouth il y a onze mois et une classe politique incapable jusqu’à présent de former un cabinet de remplacement, le Liban approche de la paralysie.
« J’espère qu’on évitera ce scénario mais, pour l’instant, tous les indicateurs pointent en direction d’un début d’effondrement de l’Etat », soupire Assem Abi Ali, haut fonctionnaire au ministère des affaires sociales, où le personnel manque « de thé, de café, de papier, de cartouche d’encre et même de détergent pour laver les sols ».
Le programme de subvention était censé permettre aux importateurs d’essence, mais aussi de médicaments et de produits alimentaires de première nécessité de se procurer des billets verts auprès de la Banque du Liban (BDL) au taux officiel de 1 500 livres pour 1 dollar. Un cours bien plus avantageux que le taux du marché noir, qui n’a cessé de flamber depuis la fin 2019, pour atteindre 17 000 livres pour 1 dollar ces derniers jours. Ce faisant les autorités espéraient limiter la hausse des prix, qui dépasse 120 % en glissement annuel, et freiner la paupérisation à toute allure de la population.
Mais ce système mal calibré, profitant aussi bien aux couches déshéritées qu’aux classes aisées et coûtant 6 milliards de dollars (5 milliards d’euros) par an, n’était pas viable longtemps dans un Etat en banqueroute. Au mois de mai, la BDL, qui a épuisé tous ses fonds propres, a commencé à restreindre l’accès des importateurs aux dollars à 1 500 livres, le signe d’un début de levée des subventions.
Contrebande vers la Syrie
Dans la foulée, les automobilistes ont afflué dans les stations, des distributeurs ont commencé à faire de la rétention, et la contrebande vers la Syrie, où le sans-plomb se vend dix fois plus cher, s’est intensifiée.
Dans un pays aussi petit que le Liban, qui ne dispose d’aucune réserve d’essence, il n’en fallait pas plus pour créer la pénurie et la pagaille devant les pompes. Dans les files d’attente qui s’étirent parfois sur plus d’un kilomètre, il n’est pas rare que les esprits s’échauffent et que des bagarres éclatent.
L’achat de médicaments a également tendance à se transformer en parcours du combattant. Les importations ayant quasiment cessé depuis un mois, des centaines de produits utilisés dans le traitement de maladies chroniques ou graves, comme le diabète, la tension artérielle et le cancer, sont désormais en rupture de stock. Les Libanais sortant bredouilles de leurs pharmacies n’ont pas d’autre choix que de passer commande à des parents ou des amis qui voyagent à l’étranger.
« Je suis revenu d’un déplacement à Bratislava [la capitale de la Slovaquie] avec 82 boîtes de médicaments, expose Ayman Mhanna, directeur d’une ONG de défense des journalistes. De l’aspirine à l’antidépresseur, en passant par des anticoagulants et des produits contre la maladie de Parkinson. Avant de partir, j’ai dû faire vingt-huit pharmacies, entre Beyrouth et Dhour El Choueïr, dans la montagne, pour trouver une molécule particulière pour ma femme qui est enceinte. »
La crainte d’un black-out
Confrontés à un manque de réactifs, de composés chimiques, les laboratoires de la plupart des hôpitaux fonctionnent au ralenti. Seuls les patients internes, avec une pathologie lourde, peuvent y avoir accès. Même situation dans les services de radiologies, qui pâtissent d’un manque de produits de contraste.
« Il faut rationner, s’adapter, trouver une solution partielle, avant de passer à un autre problème », explique le docteur Firas Abiad, directeur de l’hôpital Rafik-Hariri, le plus important établissement public du Liban.
La menace qui l’inquiète encore davantage que les pénuries ou le variant Delta du coronavirus, est celle du black-out. L’hôpital Hariri fonctionne sur générateurs vingt et une heures par jour, alors qu’avant la crise, l’électricité municipale ne coupait que trois heures par jour. Pour économiser le fuel, la climatisation a été arrêtée dans certains services. Mais le docteur Abiad redoute que ces expédients ne suffisent pas. « Les vieux générateurs ne peuvent pas être branchés en continu. Quand ils tomberont en panne, des vies seront en danger. »
Dans l’espoir d’endiguer la crise et de sauver au moins la saison touristique estivale, le mécanisme des subventions a été révisé fin juin. Pour être en mesure de fournir à nouveau des billets verts aux importateurs de produits pétroliers, la BDL a été autorisée à puiser dans les réserves obligatoires des banques – une décision à haut risque qui pourrait isoler le Liban encore un peu plus sur les marchés financiers internationaux.
(Extrait 1033 mots)
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