课程赏析 | 欧超联赛:为何本想要的革命变成了夭折的叛乱?

Super Ligue de football : pourquoi ce qui se voulait révolution s’est transformé en révolte avortée

欧超联赛:为何本想要的革命变成了夭折的叛乱?

(本期老师:施洋老师)

法国里昂二大语言科学硕士毕业;

巴黎三大新索邦语言科学音系学博士毕业;

CIEP认证的TCF各类考试主考官;巴黎法语语言培训师;TCF/DELF考试培训师,现居巴黎。

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I. Introduction 导读

启动之初风风火火的欧超联赛计划,博得了世界足坛的眼球。但仅仅过了四十八小时,该项计划便被宣布搁置。一众发起者们经历了什么?本来欧超联赛计划听起来是天衣无缝的,但是却也难逃昙花一现的命运。世界报发表评论,让我们共同来关注这一场胎死腹中的所谓欧足坛的叛乱的始末。

II. 阅前思考

1)欧洲超级联赛(la Super Ligue du foot européenne)的目的有哪些?

2)欧超联赛成功启动了吗?

3)欧超联赛受到了多数人的拥护吗?

©EuroSport

词汇及表达

révolution (f.) 革命

se transformer en 变成

révolte (f.) 叛乱;暴动

avorté,-e (a.) 夭折的

suspendre 悬挂;暂停

défection (f.) 变节,背叛

partie prenante (f.) 利益相关人

initialement (adv.) 最初

背景知识

Super Ligue de football (européenne) : 由西班牙足球俱乐部皇家马德里的主席弗洛伦蒂诺倡导的并非欧足联官方举办的“欧洲足球超级联赛”,简称“欧超”,目的是集结全欧洲最优秀的俱乐部进行独立的、非官方的、水平最高的俱乐部联赛。有人说是因为几家大俱乐部不满足现如今欧冠联赛(Ligue des Champions, C1)的分成而引发的“叛乱”。该联赛的计划从周一官宣到周三宣布暂停,仅持续了48小时。

Les douze plus grands clubs de football d’Europe : 最初答应加入的十二家俱乐部分别为(排名不分先后):西班牙的巴塞罗那、马德里竞技、皇马,英格兰的阿森纳、切尔西、利物浦、曼联、曼城、托特纳姆热刺,意大利的AC米兰、尤文图斯、国际米兰。

III.外教原文朗读

Super Ligue de football : pourquoi ce qui se voulait révolution s’est transformé en révolte avortée

Le projet de compétition privée, annoncé lundi par douze des plus grands clubs de football d’Europe, a été suspendu mercredi, à la suite de la défection des clubs anglais qui en étaient initialement partie prenante.

Ils rêvaient d’une révolution. Leur révolte aura duré à peine plus de quarante-huit heures. Au lieu de remodeler la « pyramide du football » européen, les initiateurs de la Super Ligue ont vu, mercredi 21 avril, leur projet s’effondrer. A la suite de la désertion de Manchester City et de cinq autres clubs anglais – forcée par les réactions unanimes contre le projet –, l’esquisse de compétition privée pensée pour concurrencer la Ligue des champions a été remisée.

Les douze clubs initiateurs du projet étaient sortis du bois au cœur de la nuit de dimanche à lundi, certains de « sauver le football ». C’est peu après minuit, mercredi, qu’un communiqué a acté la suspension du projet : « compte tenu des circonstances, nous devons reconsidérer les étapes les plus appropriées pour remodeler le projet. »

Ces douze Apôtres de la Super Ligue ont omis un point important : les acteurs du football sont des fans comme les autres. Pas uniquement ces « jeunes qui ne sont plus intéressés par le football » et qu’une nouvelle compétition transformerait en dévots, comme l’ont répété à l’envi Florentino Pérez, le président du Real Madrid et de la nouvelle structure, et Andrea Agnelli, le président de la Juventus Turin, pour justifier la rébellion.

Les supporteurs n’avaient pas été consultés par ceux qui prétendaient « satisfaire [leurs] attentes ». Au sein même des clubs frondeurs, des entraîneurs et des joueurs – d’ordinaire peu enclins à se mouiller – ont fait entendre leur colère. « Le sport n’est pas un sport quand la relation entre l’effort et la récompense n’existe pas, a tancé le manageur de Manchester City, Pep Guardiola. Ce n’est plus un sport si la défaite n’a plus d’importance. »

Le poids de l’absence des clubs allemands et du PSG

On attend encore le détail du plan d’action visant à « ouvrir un nouveau chapitre du football européen » et à « augmenter les revenus de solidarité ». Si la banque américaine JP Morgan a confirmé être partie prenante de la manœuvre, aucun diffuseur n’a associé son nom à la Super Ligue.

Le plan pouvait paraître parfait. Mais avoir failli à recruter le Paris-Saint-Germain et le Bayern Munich a limité les ambitions des instigateurs de la sécession. Une Super Ligue portée par trois pays n’avait pas la même force que tous les mastodontes du « Big Five » européens réunis sous une même oriflamme.

Ce n’est pas faute d’avoir travaillé au corps les deux derniers finalistes de la Ligue des champions. Si Florentino Pérez a garanti n’avoir « invité ni le PSG, ni les deux clubs allemands [Bayern Munich et Borussia Dortmund] », Le Monde a eu accès à des documents prouvant que, tout au long du week-end, le PSG et ses homologues d’outre-Rhin ont été poussés à rejoindre l’aventure.

La Super Ligue a misé sur le fait que les trois équipes finiraient par ajouter leurs noms par peur de manquer le train. Au lieu de ça, Paris et Munich ont assisté depuis le quai à son crash au démarrage et sortent grandis de la crise. Président longtemps honni du sérail pour incarner les nouveaux clubs aux poches aussi profondes que celles des états gaziers, Nasser Al-Khelaifi a été qualifié de « grand homme qui respecte le football et ses valeurs » par le président de l’Union européenne des associations de football (UEFA), Aleksander Čeferin.

Chanter « nous avons sauvé le football » est aller vite en besogne

« Le football appartient aux fans. Aujourd’hui plus que jamais », a tweeté le défenseur barcelonais Gérard Piqué mardi, alors que le vent tournait. Ironie de l’histoire, ce dernier avait, en 2018, été l’acteur d’une refonte radicale de la vénérable compétition de tennis par équipes nationales, la Coupe Davis, avec le fonds d’investissement Kosmos. Une réforme appuyée par une poignée de grands noms du circuit, au prétexte d’une compétition « n’intéressant plus personne » et « ne rapportant pas assez ». Déjà.

A l’époque, les amoureux du tennis s’étaient insurgés contre ce projet lucratif vendu comme la « renaissance » de l’épreuve centenaire. Comme avant eux, fans et institutions du basket ont déploré que l’Euroligue – compétition privée semi-fermée et modèle assumé de la Super Ligue – empiète impunément sur le calendrier des rencontres internationales.

« Si Griezmann ou Mbappé ne vient pas aux rassemblements de l’équipe de France, Macron s’empare du problème immédiatement. En revanche, si Nando De Colo est interdit par une superligue de se rendre à ceux des Bleus du basket, tout le monde s’en fiche », constate un membre de la Fédération internationale de basket-ball. Le football a cette chance de mobiliser des foules à même de renverser des pyramides.

La Super Ligue est mise sur pause. Mais chanter « nous avons sauvé le football » comme l’ont fait les supporteurs de Chelsea mardi soir est aller vite en besogne. Longtemps créature aux contours imprécis, le fantasme de la ligue privée s’est concrétisé. Douze clubs, parmi les plus grands d’Europe, qui avaient déjà obtenu une réforme de la Ligue des champions largement en leur faveur (votée lundi par l’UEFA), ont tenté d’en obtenir davantage. Les dés ne leur ont pas souri, mais ce n’était pas un coup de poker.

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